Les promesses de l'ombre
Réalisateur : David Cronenberg
Genre : Film de gangsters
Résumé : Une jeune russe de 14 ans meurt anonymement dans un hôpital londonien en mettant au monde une petite fille. Le seul indice qu'elle laisse derrière elle est un journal intime en langue russe. A l'aide de ce dernier, une sage-femme entreprend de retrouver sa famille pour lui confier le nouveau-né. Son enquête l’amène à fréquenter le milieu de la mafia russe installée à Londres.
Ce qui caractérise le film : Un film oppressant qui oscille entre le film de gangsters et le mélodrame.
Note artistique : La mise en scène et la photographie sont très soignées. La reconstitution d'une communauté russe est, sinon véridique, du moins tout à fait crédible.
Note filmographique : "Les promesses de l'ombre" est plus intime, plus sombre et plus proche de l'univers habituel de Cronenberg (on y retrouve notamment l'obsession qu'entretient le cinéaste avec le thème de la corruption du corps) que ne l'était "History of violence". Néanmoins à l'instar de ce dernier, le film laisse un goût d’inachevé et s’avère sensiblement moins passionnant que les œuvres les plus marquantes du réalisateur telles que "Vidéodrome", "La mouche", "Existenz", "Le festin nu" ou "Faux semblants".
Points forts : L'intérêt du film réside principalement dans son intrigue mélodramatique qui va servir de révélateur à l'identité profonde de chacun des personnages. La description, plutôt sobre, d'un milieu mafieux et de ses pratiques est quant à elle classique et sans surprise, même si elle est transposée dans la communauté russe. Sur le plan formel elle évite cependant l'écueil du romantisme lyrique, privilégiant une vision sombre et sans pitié. Au chapitre des séquences mémorables, on retiendra la scène où l'on voit Viggo Mortensen se battre entièrement nu contre deux tueurs dans un sauna, une prouesse physique et visuelle à mettre à la fois au crédit de l'acteur et du réalisateur.
Points faibles : Le film est parsemé de détails sanglants inutiles et un peu gratuits. On ne retrouve que trop rarement l'esprit de Cronenberg et le film aurait gagné à développer davantage le personnage ambigu et ténébreux interprété par Viggo Mortensen. A ce sujet, le générique de fin, typique de l'univers de Cronenberg, pourrait presque apparaître comme un mea culpa du réalisateur.
Note subjective : 6 / 10