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CinEdito
12 mars 2008

There will be blood

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(Etats-Unis, sorti en 2008)

Réalisateur : Paul Thomas Anderson

Genre : Chronique dramatique

Résumé : Début du 20ème siècle. Persuadé qu'il a sous les pieds un gisement pétrolifère très important, un pétrolier indépendant s'installe dans une petite communauté rurale et pauvre de Californie dont il rachète les terres et obtient la concession exclusive, promettant développement et prospérité. Seul un jeune prêcheur local, dont les sermons exaltés hypnotisent la population, tente de lui opposer un contre-pouvoir.

Impressions : A la fois chronique d'une ascension sociale dans un univers très libéral, illustration de l'emprise de la religion sur la société américaine, et portrait d'un arriviste misanthrope, "There will be blood" est un film à la trame complexe sur lequel souffle un esprit pionnier empreint d'une violence sourde (rappelant certains westerns). La reconstitution de l'époque, du milieu et des péripéties de la prospection pétrolière est une vraie réussite, mais le résultat est au final très inégal (n'est pas Martin Scorcese qui veut).

Interprétation : Campant un homme rustre, roublard, misanthrope et obstiné qui semble privé de toute attache, de véritable désir et même d'âme, Daniel Day-Lewis livre une composition étonnante.

Mise en scène : Paul Thomas Anderson met en scène l'épopée de la prospection puis de l'extraction pétrolière avec un grand soucis du détail, lui conférant un vrai parfum d'authenticité. Les cadrages sont superbes, mettant en exergue l'âpreté des existences, le travail des bâtisseurs, et leur foi en ces lendemains meilleurs que leur promet le rêve américain, la narration ne craignant pas de se passer de tout dialogue quand l'image se suffit à elle-même. Malheureusement, le réalisateur échoue à effectuer la transition entre la grande épopée et le drame psychologique lorsqu'il se met en devoir de percer le caractère énigmatique de son personnage. Les relations entre les protagonistes tournent alors à la caricature, de même que leurs comportements. La narration perd de sa cohérence et la mise en scène bascule dans l'outrance, exacerbant l'expression des sentiments plus que de raison, en net décalage avec la gravité et la sobriété dont elle avait su faire montre jusqu'alors, donnant l'impression que le vernis du cinéaste a fini par craquer. A ce titre, la conclusion de "There will be blood", bien que magnifiquement mise en scène sur un plan technique et esthétique, est symptomatique de cette désolante impression de dérapage et de vanité.

Références cinématographiques : Dans une certaine mesure je retrouve dans "There will be blood" les qualités et les défauts que j'avais relevés dans "Magnolia" du même réalisateur, avec notamment une tendance à l'excès dans la manière de mettre en scène les passions et les sentiments humains.

Note subjective : 6 / 10 (la moyenne entre 9 et 3, c'est à dire du grand cinéma décevant)

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Commentaires
W
... justement la raison pour laquelle je fuis ce film.
CinEdito
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