Still life

Réalisateur : Jia Zhang Ke
Genre : Etude sociale
Résumé : Dans une ville chinoise en sursis, menacée par la montée des eaux de retenue du plus grand barrage du monde, un homme cherche sa fille qu'il n'a pas revue depuis une quinzaine d'années. De son côté, une infirmière y cherche son époux dont elle n'a plus de nouvelles depuis deux ans.

Ce qui caractérise le film : Distillant une atmosphère contemplative, irréelle et envoûtante, "Still Life" symbolise les changements radicaux de la société chinoise actuelle, avec ses réussites sociales et ses laissés pour compte.

Note artistique : Au premier abord, rien dans la photographie ne vient flatter la rétine. Les couleurs sont ternes, le ciel est brumeux, le climat est pluvieux, les hommes sont pauvres et à demi nus, les habitations sont décrépites et de nombreuses scènes se déroulent au milieu d'un champ de ruines. Néanmoins, grâce aux cadrages fixes et insistants de la caméra, on en vient peu à peu à s'immerger dans ce réalisme social et à apprécier l'étrange esthétique de cette ville de béton que les ouvriers démolissent méthodiquement avant la grande immersion.

Note filmographique : Le film a obtenu un Lion d’Or à Venise, une distinction méritée.

Points forts : "Still Life" laisse avant tout parler les visages et les images. Sans misérabilisme, la caméra s'attarde longuement sur le quotidien sans perspective des petites gens et des ouvriers qui trouvent refuge dans la solidarité, en l'attente d'un avenir incertain. La mise en scène et l'interprétation sont d'une très grande sobriété qui contribue à installer une atmosphère décalée, une attente presque fantastique, soulignée par quelques "flashs" fantasmatiques en total décalage avec l'image ou la narration, comme de courtes visions prémonitoires d'une chine future.

Points faibles : La photographie est souvent sombre ou surexposée, limitant les contrastes et la profondeur de champ (c'est certainement un choix volontaire). Le rythme ne plaira pas à tout le monde.

Note subjective : 7 / 10